Economie: Développement participatif dans l’Adamaoua et le Nord : priorité à l’éducation
Les projets sous financement de la Banque mondiale passés au scanner du 27 au 29 octobre dernier à Meïganga, Dir et Toubouro ont augmenté les capacités d’accueil.
C’est dans la salle de classe fraîchement livrée par le Programme national de développement participatif (Pndp) que Emmaculate Ndzi dispense son cours d’histoire aux élèves de Form Five du lycée bilingue de Meiganga dès la première heure de la matinée du 27 octobre 2021. Dans cette classe qui se dresse à l’aile gauche dudit établissement, 60 élèves suivent attentivement les cours. Parmi eux, on retrouve des Centrafricains, des déplacés internes et des enfants de la communauté hôte. Pour leur permettre d’être à l’aise, ce sont au total deux blocs de trois salles de classe équipées de 180 tables-bancs qui les accueillent. « Nous avons désormais un bon cadre d’études à Meiganga », se réjouit Fidoline Achatoa, élève venue de Bamenda. Normal, puisque ces infrastructures viennent ainsi résoudre le déficit lié à l’effectif pléthorique autrefois enregistré dans cette localité. Toujours à Meiganga, mais cette fois à l’école publique bilingue de Ngassiri, c’est le même scénario. Cet établissement scolaire a bénéficié d’un bloc de latrines écologiques, d’un forage, de deux salles de classe et deux bureaux. A Meiganga, le montant total de l’offre infrastructurelle s’élève à 72,4 millions de F. Par contre à Dir, la construction de deux forages équipés d’une pompe à motricité humaine et d’un bloc de douze boutiques va permettre à la population d’améliorer l’accès à l’eau potable, les conditions de commercialisation et d’achat des produits agricoles. Aujourd’hui, ces réalisations allègent les difficultés de 64 000 personnes dans la population hôte et 7500 réfugiés. Dans l’Adamaoua, toutes ces réalisations ont été visitées par les experts du Pndp du 27 au 29 octobre dernier.
Dans le Nord, plus précisément dans l’arrondissement de Touboro, les actions inscrites dans le cadre de l’approche intégrée sur financement IDA 18 sont aussi visibles. Ici, ce sont 330 000 âmes dont 33 000 réfugiés qui vont bénéficier de ces réalisations. Le Pndp y a construit et équipé un bloc maternel, aménagé une aire de jeu avec clôture et une mini-adduction d’eau potable à l’école maternelle de Waldé. Et à MbaiMboum où l’on dénombre le plus fort contingent de réfugiés, en plus des infrastructures scolaires, on retrouve un abattoir avec une clôture de 200m et une guérite, un bloc de latrines à trois compartiments, une mini-adduction d’eau potable. Dans cet arrondissement voisin de la RCA et du Tchad, le financement desdits projets avoisine 150 millions de F. « Nous disons merci au Cameroun et à la Banque mondiale à travers le Pndp qui ont prêté une oreille attentive à nos problèmes», a confié Didier Batia, réfugié centrafricain. Lancé officiellement au plus fort de la crise sanitaire en 2020, le guichet spécial IDA 18 a aujourd’hui fait ses preuves en amortissant la pression économique et sociale exercée sur des zones où on enregistre la présence des réfugiés. Dans l’Adamaoua en occurrence, sur l’enveloppe de cinq milliards de F prévue, deux milliards de F ont été déjà engagés. Tandis que dans le Nord, ce sont plus de 762 millions F engagés sur les deux milliards F à utiliser.